Syndrome de Diogène :
comment intervenir ?
Contenu publié le par Didier Poudière
Interview de Didier Poudière, fondateur de SOS DEBARRAS FRANCE, spécialiste du Syndrome de Diogène
Comment SOS DEBARRAS est devenu une référence en France en matière de Diogène ?
Didier Poudière : C'est une longue et belle histoire, qui a commencé en 1982. Je me suis rendu compte que j'étais de plus en plus sollicité par des familles en détresse. Celles-ci étaient de plus en plus confrontées au syndrome de Diogène qui touchait un de leur parent.Le syndrome de Diogène est une pathologie qui entraine un sentiment de gêne et d'isolement. La personne qui est atteinte du syndrome de Diogène sait pertinemment que son comportement peut être mal jugé ou incompris. De ce fait, souvent, elle le cache. Le syndrome de Diogène atteind le plus souvent des personnes après l'âge de cinquante ans, elles ne jettent rien et empêchent leurs enfants ou leurs proches de pénétrer dans leurs logements, prétextant qu'elles n'ont pas eu le temps de ranger et que c'est un peu le désordre… Mais la vérité est tout autre, et le jour ou par un accident de la vie, ou bien par dénonciation du voisinage, les proches pénètrent dans l'appartement ou la maison, c'est la stupeur......
Comment et par qui est vous contacté ?
Didier Poudière : En principe, nous sommes contactés par les proches après avoir découvert les faits, ou bien par les services sociaux. Mais depuis quelques années, nous avons eu la surprise de constater que nous étions de plus en plus sollicités par les personnes, elles-mêmes atteintes du syndrome de Diogène. Ce qui représente pour nous un motif de garantie. Car cela veut dire que grâce à notre réputation, notre discrétion, grâce à notre bienveillance, nous avons réussi à instaurer un dialogue avec les personnes qui souffrent de cette pathologie.Comment avez-vous fait pour instaurer cette confiance, car il s'agit de confiance ?
Didier Poudière : C'est simple, du moins c'est le début de l'explication, vous savez, dans ce moment précis, il est toujours plus facile de se confier à un inconnu plutôt qu'à ses proches. Ensuite, la personne, concernée par le syndrome de Diogène, qui nous appelle est souvent lucide sur la crise qu'elle traverse; celle-ci s'est renseignée, s'est documentée. Dans un premier temps, elle me contacte afin d'avoir des renseignements sans me donner des détails sur ses attentes ni pour qui c'est... Il faut savoir que pour la plupart des appels téléphoniques, ou questions posées par courriers électroniques, par mesure de discrétions, c'est moi même qui gère les demandes. C'est une lourde tâche, mais c'est ma responsabilité, je suis à l'écoute et je réponds personnellement aux questions à ceux qui souffrent. Le premier contact est souvent très court, c'est juste pour avoir des renseignements, une mise en confiance, répondre à quelques questions, et surtout être à l'écoute.Très souvent, la personne va m'appeler plusieurs fois avant de me confier que l'intervention demandée est pour son propre logement. A ce moment-là, elle sait que je ne porte aucun jugement et que je suis là pour l'aider. En tout confidentialité, car je suis souvent le seul à être dans le secret, et d'un commun accord, nous mettons en place une intervention pour rendre le logement encombré à nouveau habitable. Et bien souvent cela se fait sans que les proches l'apprennent.
Et comment cela se passe quand ce sont les familles qui vous appellent ?
Didier Poudière : Je souhaite dans un premier temps, si cela est possible, rencontrer la personne concernée par le problème, souvent à la demande de ses proches.Il s'engage alors une discussion. Je réponds à ses questions, à ses craintes, à ses nombreuses inquiétudes. Il faut savoir, d'ordinaire, que les objets accumulés ont pour elle une certaine valeur ou sont induits par un manque ou un besoin de possession. C'est à moi de lui faire comprendre qu'un tri doit être effectué. De ne pas forcément tout débarrasser, mais de faire un peu de rangements. Je rassure la personne, aucun objet, bijou, document ne sera jeté, tout se fait en sa présence, si elle le souhaite, et à tout moment nous arrêtons notre action, pour la reprendre plus tard, si elle le souhaite.
Didier Poudiere, merci d'avoir répondu à nos questions, plusieurs fois vous avez été sollicité par des grandes chaines de télévision, TF1, M6 ou bien les journaux de 20 heures, pourquoi refuser tous reportages ?
Didier Poudière : Nous sommes certes le leader en matière de nettoyages extrêmes, notre réputation s'est faite par nos clients, car ils apprécient notre discrétion et notre bienveillance. Tout cela ne me semble pas compatible avec un certain voyeurisme audiovisuel attendu par les médias en manque de sensations fortes. Je finirai par une citation pour répondre à votre dernière question : "La discrétion est de toute nécessité pour conduire à bien une entreprise." Robert Louis StevensonDidier Poudière vous propose de répondre directement à vos questions sur sa ligne directe : 06 60 48 76 58